Analyses & Etudes

Le Baromètre des entreprises françaises 2024

Après une année rythmée par l’aggravation des tensions géopolitiques, le retour de l’inflation et leurs conséquences multiples sur l’économie, les dirigeants d’entreprises françaises, grands groupes comme PME abordent l’année 2024 empreints d’un sentiment général d’incertitude.

Le Baromètre des Entreprises Françaises 2024 est réalisé en partenariat avec le réseau des Chambres de Commerce et d'industrie et BFM Business. 

2024 : L’INCERTITUDE

L’année à venir apparaît comme une année de bascule. Qu’elle se fasse vers une aggravation ou une amélioration du contexte d’affaires, les dirigeants s’y préparent avec lucidité. Leurs défis prioritaires restent principalement d’ordre économique et financier, notamment le maintien de la rentabilité (45 %).

Malgré une chute drastique (-20 %) depuis 2022 de la moyenne des indicateurs qui se stabilisent ( -3 % vs 2023) à un niveau bas, les dirigeants sont relativement confiants dans la résilience de leurs entreprises qui ont résisté à plusieurs crises et sauront naviguer à travers les prochaines : le niveau de confiance dans leurs prévisions de rentabilité augmente d’ailleurs de 6.7 %. Grands groupes, ETI ou PME, les tendances observées sont relativement similaires, quelle que soit la catégorie de l’entreprise.

 

 

« Nos dirigeants sont pragmatiques et en ordre de marche pour préserver la rentabilité de leurs entreprises. Cet état d’esprit se traduit par un repli des intentions d’investissement en France et à l’étranger mais aussi par un regain de vigilance concernant la prise en main des défis RH.

Dans les dynamiques à l’œuvre dans cette période complexe, il convient de noter l’arrivée de la transition écologique sur le podium des priorités des dirigeants pour 2024 mais également les disparités observées sur le sujet de l’IA et une sous-estimation persistante des risques géopolitique et cyber. »

LES RÉSULTATS DÉTAILLÉS 

Une tendance au statu quo 

L’année 2024 sera marquée par une sortie progressive des mesures de soutien à l’économie, la prolongation des impacts de la crise énergétique et une incertitude géopolitique forte. La moyenne générale des grands indicateurs baisse et se fixe à 4,6, contre 5,2 l’an dernier et 6,4 en 2022.

Trois des quatre indicateurs étudiés se dégradent sur le périmètre France :

LES PRINCIPAUX RISQUES PERÇUS

Dans un contexte marqué par un retour à la rigueur budgétaire et l’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales, les plus grands risques perçus par les dirigeants restent d’ordre économique et financier.

Malgré l’aggravation des tensions politiques internationalesles risques géopolitiques et sécuritaires arrivent en avant-dernière position, suivis par les risques cyber, cités par seulement 5 % des chefs d’entreprises.

La rentabilité, citée par 45 % de dirigeants reste de loin en tête. Les défis liés aux ressources humaines prennent de l’ampleur en 2024 et figurent en deuxième position parmi les préoccupations des chefs d’entreprises.

L'engagement des collaborateurs, qui était perçu comme une force en sortie de crise Covid est désormais au premier rang des préoccupations RH des dirigeants.

Les défis liés aux transitions écologiques et énergetiques se frayent une place et, pour la première fois, se hissent parmi les trois principales priorités à adresser. Désormais incontournable, la transition écologique s’impose par la réglementation et se révèle nécessaire pour faire face aux enjeux énergétiques actuels.

Face à la hausse des coûts énergétiques, 68% des dirigeants s’interrogent plus spécifiquement sur leur stratégie en matière de sobriété énergétique et d’achats durables.

LES ENTREPRISES FACE AU DEVELOPPEMENT DE L’IA

L'Intelligence Artificielle est perçue de façon très hétérogène parmi les décideurs. Alors que 58% des grandes entreprises et ETI y voient essentiellement un levier de compétitivité, 61% des patrons de PME déclarent ne pas se sentir concernés.

Par ailleurs, seuls 16% des dirigeants considèrent que l’IA est perçue par leurs salariés  comme une menace sur leur emploi.

SOURCE: Eurogroup Consulting